Le régisseur son est le responsable de la sonorisation d’un évènement. Il choisit le système adéquat, dirige l’installation du matériel, et diffuse le son pendant le live. Apprenez en plus sur ce métier mêlant création et technique à travers notre fiche dédiée !
Le régisseur son, aussi appelé technicien du son, est un agent de maitrise spécialisé dans la gestion technique du son pour le live. Il est responsable de la sonorisation dans un évènement, en partant de l’étude technique du projet jusqu’à la mise en place des systèmes et leur exploitation. En bref, c’est la personne qui s’occupe du son dans sa globalité !
A savoir : il n’est pas rare d’entendre la dénomination « ingénieur du son » pour ce métier. Ce terme désigne le professionnel du son en sens large, et englobe plusieurs activités dont l’enregistrement sonore (qui ne fait pas partie des missions propres au régisseur). Cette qualification est surtout utilisée par le grand public, mais est critiquée par les professionnels du secteur : « Mon métier, je mets un point d’honneur à le qualifier de Technicien son. […] On a trop tendance à dire ‘je suis ingénieur du son’, alors que l’on est pas du tout ingénieur. En fait, cet abus de langage vient du terme ‘Audio Engineer’, qui veut dire ‘celui qui met en œuvre l’audio’ en anglais. On a traduit ça en ‘Ingénieur du son’, ce qui n’est pas du tout exact. » nous confie Alexandre BOREL dans son interview.
Le rôle du sonorisateur est d’abord d’étudier une demande artistique. Une fois que le projet est traduit en besoin technique, le régisseur formule une réponse en prenant en compte toutes les contraintes associées. En tant que responsable du son, le régisseur détermine l’installation adéquate à la demande, suit l’installation des équipements, et diffuse le son pendant le live. Ainsi, son activité peut être décomposée en 6 phases :
L’étude technique : Le régisseur son traduit la demande artistique en besoin technique. Il produit ainsi les documents préalables à l’exploitation (liste de matériel, plan de scène, fiche technique, patch…).
L’organisation et la préparation technique : consiste à préparer l’évènement au mieux en supervisant la planification des tâches, les commandes, la logistique. Cela implique aussi la production de divers documents administratifs et cahier des charges.
La mise en place et installation technique : aussi appelé phase de « montage », cette étape consiste à installer la chaine technique du son dans le lieu de diffusion. Le régisseur dirige la mise en place et supervise les techniciens chargés de monter, câbler et assembler les équipements. Il vérifie ensuite les installations.
La mise en service et exploitation technique : Durant cette phase, le régisseur configure sa console et effectue les derniers réglages en faisant des tests avec le groupe (balance, filage). Lors du live, il assure la diffusion du son en directe en contrôlant les niveaux et effets sonores. Il doit aussi identifier les problèmes techniques qui surviennent pendant le live et les résoudre.
La maintenance des équipements : Que ce soit avant, pendant ou après le live, le régisseur doit effectuer des diagnostics sur les équipements de son domaine de spécialité. Ainsi, il assure constamment l’entretien de son matériel et est capable de le réparer. Cette phase inclue également la gestion des stocks et des commandes.
Le management d’équipe : Le régisseur participe au recrutement et manage les techniciens de son équipe.
Pour les plus grands évènements, nous retrouvons souvent 2 professionnels du son qui travaillent dans des régies différentes.
situé au centre de la foule, le régisseur façade aussi appelé « front of house engineer » mix le son pour le public.
situé sur le côté de la scène, le régisseur retour aussi appelé « monitors engineer », gère le mix des pistes sonores pour les artistes. Chacun a donc son propre mix personnalisé qui lui ait retransmis à travers des écouteurs intra-auriculaires appelées In-Ear Monitor.
En d’autres termes, le régisseur façade s’occupe de l’expérience sonore du public (acoustique, distribution sonore, traitement des pistes…). Le régisseur retour, quant à lui, aide les artistes à performer dans des conditions optimales. Les deux rôles sont essentiels, et peuvent être assumés par la même personne dans des petites salles.
L’ingénierie du son en studio : est une activité à part du live, bien qu’elle soit parfois qualifiée de « régie son ». Le technicien du son en studio s’occupe de l’enregistrement des pistes, mixage, mastering, et fait parfois de la composition (mao).
Les missions du régisseur son touchent au 6 domaines d’activité vu précédemment.
Le régisseur étudie la demande, prend en compte les contraintes et propose un système de sonorisation complet pour l’évènement.
Le régisseur organise et suit la phase de montage et de démontage.
Le régisseur exploite les équipements et diffuse le son en directe, tout en s’adaptant à la demande artistique.
Le régisseur son suit les commandes, réceptionne et contrôle l’état du matériel. Son rôle consiste également à détecter les pannes et les réparer.
Se former à la régie son : les formations possibles
Plusieurs formations sont possibles à partir du BAC. Ces diplômes peuvent prendre la forme d’un cursus sur 2 ans (titre RNCP ou BTS), ou sur 3 ans (bachelor). Les métiers du son étant divers (radio, captation, sound design, régie, production…), il est préférable de s’orienter vers une un titre national spécifique à la régie pour assurer son intégration dans le métier. La spécialisation de l’école jouera également un rôle dans le type d’enseignement, certaines formations seront plus orientées cinéma, d’autres davantage vers le studio ou le spectacle.
L’apprentissage du métier passe aussi beaucoup par la pratique. L’expérience du terrain reste donc indispensable, que ce soit lors de vos cours ou de vos pratiques bénévoles.
Le GRIM étant une école spécialisée dans les métiers techniques du spectacle et de l’évènementiel, nous proposons également une formation régisseur son. Après une année de polyvalence dans les techniques du live (son, lumière, plateau, vidéo), la deuxième année se focalise uniquement dans l’option choisie. Le titre obtenu s’intitule « Régisseur de spectacle et d’évènement, spécialisation lumière, plateau, son ou vidéo » et est enregistré au RNCP.
Devenir technicien du son pour le live nécessite certaines compétences spécifiques à cette activité. Outre des connaissances en techniques en sonorisation, le live nécessite une grande adaptabilité, gestion du stress et un bon relationnel.
Connaissances et maitrise des technologies du son : Connaitre l’ensemble des équipements constituants la chaîne technique du son. Les consoles de mixage (analogique et numérique), les microphones, les haut-parleurs, les périphériques audio, les logiciels de traitement du son, etc.
Cela implique aussi de savoir les utiliser dans différentes configurations
Compréhension des principes du son : Avoir une connaissance approfondie des concepts et sciences du son, ainsi que leur utilisation dans la configuration d’un système sonore. Dans ces concepts, nous retrouvons l’acoustique, la fréquence, la dynamique sonore, la spatialisation du son, la compression audio, l’égalisation, etc.
Traitement des pistes audios : Savoir traiter les signaux raccordés à la console de mixage et appliquer des effets (reverb, delay, compresseur…).
Gestion du stress, adaptabilité et écoute active : savoir réagir à un imprévu ou un problème technique, analyser le problème et le résoudre dans de courts délais. Comprendre les besoins spécifiques au son et s’adapter pour répondre à la demande.
Collaboration et communication : Travailler en étroite collaboration les autres professionnels de l’évènement, à commencer par l’équipe technique, mais aussi la boite de production et les artistes. Une bonne communication est essentielle pour comprendre et répondre aux attentes de l’équipe.
La polyvalence est également une compétence très recherchée lors des premières embauches. En effet, les petites salles de diffusions et les évènements à taille réduite ne peuvent pas embaucher un spécialiste technique par domaine. Ils feront donc appel à un professionnel ayant des compétences en son, ainsi qu’en lumière, plateau, vidéo, électricité…
Dans les plus grandes structures, le régisseur devra également s’intéresser aux différentes technologies qui touchent son activité pour se démarquer.
« Le métier du son touche beaucoup de domaines. Quand tu es mixeur par exemple, je trouve que c’est important de savoir comment on cale des systèmes, et pourquoi ils sont calés comme ça. Quand tu cales des systèmes, c’est aussi important de savoir mixer en termes de ressenti. Tout s’imbrique. […] Comme savoir souder un câble par exemple, c’est hyper important dans l’aspect technique des choses. Si tu ne sais pas qu’un point chaud c’est là, et un point froid c’est comme ça, tu vas avoir des inversions de phase sans comprendre pourquoi. Sans les connaissances techniques tu vas chercher inutilement… […] Je vais aller loin mais on doit aussi avoir des bases en soudure et en menuiserie. Parce que ce métier ce n’est pas seulement savoir se servir de ses oreilles, c’est aussi savoir charger un camion, savoir réparer un fly, manipuler du matériel etc… »
Ces compétences combinées à une formation spécialisée et à une expérience pratique sont primordiales pour s’insérer correctement dans ce métier.
Outre les compétences, certaines qualités peuvent aider à la pratique du métier.
En effet, un technicien du son a généralement une oreille musicale et est doté d’une certaine créativité. Cela impacte surtout le régisseur retours ou l’ingénieur du son en studio, qui éditent et mixent des pistes sonores pour les artistes.
La patience et le sang-froid sont également des atouts pour travailler dans le live. Lors d’un direct, il est fréquent qu’un problème technique ou un imprévu fassent leur apparition. Le régisseur doit alors trouver une solution rapidement sans céder à la panique.
Le contact humain, l’attrait social et l’esprit d’équipe aident grandement lors de la mise en place d’un spectacle. Tous les corps de métier doivent avoir une communication fluide pour réaliser l’évènement sans accrocs.
Enfin, la curiosité est l’une des qualités les plus importante pour perdurer dans ce métier. Les domaines techniques sont sujets à de nombreuses avancées technologiques et de nouvelles méthodes. Il est alors très important de s’intéresser à ces évolutions pour s’y adapter.
L’activité du régisseur fluctue en fonction des saisonnalités et de sa provenance géographique. Souvent sous le régime d’intermittent du spectacle, il peut travailler pour des évènements culturels divers, ou pour de l’évènementiel privé.
Le régisseur son peut travailler dans tous types de projets nécessitant une sonorisation. Cela comprend donc :
– La culture : qui emploie chaque année près de 400 000 salariés et intermittents du spectacle au travers de festivals, salles de spectacle, prestations scéniques, théâtres, studios d’enregistrement, musées, exposition, mise en art d’espace urbains, compagnies artistiques…
– Le tourisme, l’animation et les loisirs : village vacances, parcs d’attraction, hôtels ou structures de loisir…
– L’évènementiel professionnel : congrès, évènements privés, manifestations sportives… Cela inclus les Jeux olympiques, rencontres sportives, e-sport, salons…
Les principaux recruteurs figurent parmi les sociétés de production audiovisuelle, compagnies d’évènements, salles de concert ou productions musicales. D’autres secteurs tels que la télé, la radio, le cinéma ou les studios d’enregistrement sont des recruteurs potentiels d’un spécialiste du son. Néanmoins, l’évènementiel reste le premier secteur cible pour le professionnel des consoles.
D’après les données de Data Emploi, les régisseurs peuvent envisager des salaires compris entre 1 709 € et 2 550 € bruts. Il est important de souligner les écarts de rémunération entre les différentes régions. Les régions accueillants un grand nombre d’évènement offrent généralement des salaires plus élevés pour les régisseurs son. A l’inverse, la rémunération est plus modeste dans les régions avec moins d’activité, en raison de la différence entre l’offre et la demande local.
Les chiffres de l’INSEE montrent que les régions Pays de la Loire et Île-de-France, incluant la proximité de Paris, présentent les salaires les plus élevés, atteignant en moyenne entre 2 400 € et 2 900 € par mois. En revanche, les régions Hauts-de-France et Bourgogne-Franche-Comté proposent des salaires légèrement moins élevés, variant de 1 800 € à 2 200 € par mois en moyenne.
En savoir plus sur le marché de l’emploi d’un régisseur son.
Le régisseur son peut continuer à exercer son métier en se spécialisant davantage sur une activité spécifique. Par exemple, un régisseur son qui exerce dans de petites salles de diffusion peut rapidement évoluer vers la régie retours de grands évènements. Il se consacrera alors uniquement à cette activité lors de ses prochaines prestations.
Le professionnel du son peut également choisir de s’orienter vers d’autres secteurs, en continuant d’exercer son expertise technique. Que ce soit dans les activités du studio (production, mixage et mastering), en sound design ou en acoustique, les possibilités sont larges.
Enfin, il est fréquent de voir évoluer des régisseurs techniques vers des postes à responsabilité, comme régisseur général ou directeur technique. Ils devront alors manager les projets et le personnel de la branche en délaissant la technique.
